Bientôt 7 ans (pour Marraine)

Samedi 13 et rien ne devait se passer avant trois semaines.
J'ai marché sous les manguiers, nagé comme jamais, ramassé des mombins et je suis épuisé.
Je n’ai pas prévu d'aller danser.
Le reste de la ville, si.
Un dernier samedi de Carnaval ça se loupe pas. Bientôt Vaval s'en ira et il faudra l'attendre toute une longue année.
Mon homme est parti danser. On le fait rappeler. Minuit. Plus vraiment de doute, il faut y aller.
On est monté dans la voiture. Dans les embouteillages, au coeur de la nuit, les reines du bal nous entoure. Encore plus belles que les autres jours, dernier baroud d'honneur avant de ranger les robes jusqu’à l'année prochaine. Nous avançons au pas. La route est un peu longue jusqu'à la ville spaciale et je mordille la ceinture de sécurité.

Allés des hibiscus, ils ont attendu sous les étoiles. Salle d’attente hospitalière tropicale. Je me demande bien à quoi ils pouvaient penser ? De quoi ils pouvaient parler ? A une situation ressemblante 24 ans plus tôt peut être.

Le bientôt papa a des paillettes sur la joue. Souvenirs de Touloulou.

Les courbes sur l'écran sont régulières, la sage- femme plus qu'adorable. Cri, pleure, sourire, sang, honnêtement je me rappelle plus tres bien .
Tout est allé très très vite. Je l'ai attrapé en ayant peur de le faire tomber. Fille ou garçon, je m'en fichais et Cayenne continuait de danser. 4h 20, c'est l'apogée du carnaval, l'heure où les Touloulous choisissent leurs cavaliers.
Nous sommes le 14 février 1999 et un Loustik est né.
La Guyane n'a pas fini de danser.